Thread started 04/30/04 5:55amdemob |
Musicology review in "Les inrockuptibles" This one is in French. The web page is:
http://www.lesinrocks.com...tem=164089
The full text is:
Pendant longtemps, Prince parut strictement confiné aux années 80, décennie qu’il traversa en fulgurance, brassant sons, concepts et images avec une authentique stature de monarque. Mais les trônes ont cette capacité étonnante de gonfler les chevilles puis les têtes : les couronnes chavirent. Et la folie des grandeurs a alors remplacé chez Prince la grandeur des folies.
Ce retour sur le devant de la scène, sans pseudo et avec la force de frappe d’une multinationale (l’exemple Bowie ?), ressemble donc à une manière à la fois de capitaliser sur un héritage florissant et de prouver aux légataires que la langue n’est pas encore morte. D’où cette impression de best-of des épisodes précédents, d’un repos confortable sur les acquis, les certitudes et, régulièrement, les recettes. Prince a beau connaître par cœur la carrière de l’increvable James Brown, il sait sans doute qu’à 45 ans cette nouvelle possibilité de conquête mondiale, après huit années de purgatoire sur des labels aux distributions hasardeuses, ressemble à une dernière chance.
Privé de tube depuis deux décennies – un comble pour une écriture si matoise –, Prince recentre le débat sur une stricte efficacité, contenant ses bouffées de chaleur et ambitions dans le cadre strict de styles et exercices de style déjà testés dans le passé. Si les ballades exaltées et dégoulinantes finissent toujours par provoquer le diabète (elles ne sont, de toute façon, destinées qu’à une écoute dévêtue à deux, voire trois), Prince retrouve, sur les moments plus pétulants, le ton juste pour se réconcilier avec les radios : sur l’humble et funky Dear Mr. Man, au texte politique pourtant imbécile, sur le tubesque et pop Cinnamon Girl, sur un Life ‘O’ The Party dont les beats primitifs et minimaux prouvent que, descendu de sa tour d’ivoire, il a appris de ses descendants Neptunes ou Timbaland. Si le retour sur le trône ne semble pas faire l’ombre d’un doute, on regrettera juste que Prince soit à ce point fidèle ici à la ligne de son ancien régime.
Jean-Daniel Beauvallet
28 avr. 2004
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